

organisée par le Barreau d'Aix-en-Provence et
l'Association des Avocats Honoraires de Provence
LES DEUX REINES
5 décembre 2025 à 19h30
Hôtel de Maliverny, 33 rue Emeric David
Aix-en-Provence
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ERWIN ZIRMI
Auteur
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Erwin est auteur de plusieurs pièces de théâtre. Il coécrit et joue la pièce de théâtre Les deux pieds dans le bonheur, créée à La Grande Comédie, puis représentée au Point-Virgule, aux Blancs-Manteaux, au Paris au Festival d’Avignon Off 2008 et en tournée en France (450 représentations).
Sa seconde pièce, Ma belle-mère, mon ex et moi, avec Frank Leboeuf, Sonia Dubois, Christine Lemler et Katia Tchenko a été un véritable succès à la Comédie Caumartin et partout en France de 2012 à 2016.
Il est également l’auteur de La nouvelle La princesse, éditée chez France-Empire dans le recueil « Nouvelles du couple ».
Il a également coécrit avec Laure Gouget le scénario d’un court-métrage 90 C, primé dans de nombreux festivals prestigieux en France et à l’étranger. Leur seconde collaboration, Le grand O, est actuellement en compétition dans plusieurs festivals.
Actuellement en tournée Amour, Gloire et Secrets une comédie déjantée avec Andréa Ferréol et Alexandra Vandernoot..
Note d'intention
« Je trouve que nous, les femmes, sommes bien mal représentées en politique ».
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Cette réflexion d’une amie professeure m’a interpelé. Elle venait d’emmener ses élèves voir « Simone » au cinéma et avait constitué un dossier entier sur la vie de Simone VEIL pour leur en expliquer les combats et partager avec eux son admiration pour cette femme politique hors du commun. La discussion nous avait naturellement emmené sur les nouvelles figures fortes des femmes politiques. Elle m’expliquait sa honte, en tant que femme, d’être « si mal représentée ». D’autres amies, tout bord politique confondu, se sont mêlées à la discussion. Elles partageaient le même avis.
Soudain, je réalisais qu’en tant qu’homme, je ne m’étais jamais posé la question d’une quelconque représentativité. J’étais un homme, représenté au sein de nos institutions politiques par d’autres hommes, eux-mêmes très divers. Mais qu’en était-il dès lors que l’on appartenait à une minorité ?
Car, et cela n’était-il pas le comble de l’étrange quand plus de la moitié de l’humanité appartient au genre féminin, de parler de minorité en politique en raison d’un sexe dit faible ?
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Andréa FERREOL m’avait fait part de son souhait de jouer un personnage historique. Sa pétulance, mêlée à une certaine outrance verbale ont immédiatement imposé le personnage de Madame de Montespan. Ma connaissance de cette figure historique est naturellement liée à celle qui lui succéda dans le coeur du roi Louis XIV, Madame de Maintenon, sa vertueuse épouse. Une femme qui se mêla des affaires de l’état et dont les opinions influèrent bien des décisions en France. Une femme politique, donc. Les deux femmes fascinent par leur intelligence. Plus je lisais leurs lettres et leurs biographies, plus m’apparaissait un sens aigü de l’observation, des prises de parole qui pouvaient tuer des adversaires.
Soudain, je repensais à d’autres prises de parole, faites trois siècles plus tard par d’autres femmes, dont les mots pouvaient également tuer. Une évidence m’apparaissait. Le sens politique n’avait pas de sexe, ni d’époque. Trois siècles séparaient les figures historiques des outrancières de l’Assemblée Nationale et pourtant, les gazettes n’étaient-elles pas devenues des réseaux sociaux ? Les obligés, des alliés politiques ? La dissimulation, l’art du mensonge ? Les choses avaient-elles tant changé ?
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Oui, la place de la femme, et notamment en politique, a changé. Elle a grandi, et pour le mieux. A su s’imposer. Les combats ont été forts, nécessaires. Ils ne sont jamais gagnés. Récemment la place des hommes s’est vue bousculée.
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Dans la pièce, un homme, écrivain, farouche militant de la cause des femmes tente de tracer le portrait des femmes politiques de son époque. La Montespan et La Maintenon l’y aident. Car notre homme n’est qu’un homme, et son regard est bien celui d’un homme qui fantasme les femmes. Aidé de nos deux héroïnes celui-ci va apprendre aux dépens de son écriture que la femme, est un homme comme les autres !